Frêne commun

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Surtout fréquent dans les forêts longeant les cours d'eau, le frêne commun recherche les terrains fertiles et humides mais pas détrempés. D'une longévité de 150-200 ans, on le trouve partout en France jusqu'à 1400 mètres d'altitude sauf en région méditerranéenne et en Corse ou il est rare. Il rejette fortement de souche et fleurit au mois d'avril, juste avant la feuillaison. C'est une essence post-pionnière nomade.

Fraxinus excelsior est sensible aux températures; c'est d'autre part une espèce caducifoliée pouvant atteindre de 20 à 30 m. Tandis que le tronc des jeunes arbres craint les coups de soleil, les gelées printanières sont la cause de sa fourchaison. On ne manquera pas faire une taille de formation l'été suivant sur les jeunes arbres touchés. Il connaît beaucoup d'autres ennemis:

(1) Tandis que les lapins se régalent de ses jeunes pousses, les chevreuils causent des dégâts sous forme de frottis et d'abroutissements.
(2) Un scolyte (l'hylésine) creuse des galeries dans les jeunes branches.
(3) Le frelon perce l'écorce du frêne avant de sucer sa sève. Souhaitant construire son nid à l'aide de fibres, il les prélève sur ses jeunes rameaux et tiges. Chacun des trous créés devient autant de portes d'accès pour les pourritures et autres champignons.
(4) Le frêne commun est aussi sensible au chancre bactérien, maladie touchant essentiellement les peuplements qui n'ont pas été éclaircis assez tôt. N'existant pas de traitement efficace, les arbres malades doivent être abattus et de préférence brûlés sur place afin d'éviter une contagion auprès sujets sains.

Le cœur noir touche essentiellement les vieux frênes qui poussent sur des sols très humides.

Les fleurs sont regroupées en grappes séparées (fleurs mâles, fleurs femelles ou fleurs hermaphrodites), certains arbres sont mêmes exclusivement mâles ou femelles. On notera qu'un peuplement constitué de frêne est nommé frênaie.

On l'utilise en placage, carcasse de meubles et en menuiserie. Ses excellentes propriétés mécaniques en flexion et aux chocs font qu'il est souple et peut être utilisé comme bois de cintrage pour la construction d'avions et pour des manches d'outils. Les Romains exploitaient déjà sa flexibilité pour fabriquer leurs lances et on l'utilisa également autrefois pour le charronnage ainsi que la carrosserie.

Critères de reconnaissance:

(1) Bourgeons noirs caractéristiques, le bourgeon terminal étant très gros et pyramidal.
(2) Très petites fleurs formant des bouquets denses à l'extrémité des rameaux, les mâles étant noirâtres et les femelles tirant vers le violet.
(3) Tronc élancé et très droit. En forêt, son houppier est étroit et très allongé.
(4) Écorce lisse et légèrement verdâtre dans son jeune âge puis devenant grisâtre et crevassée avec l'âge.
(5) Feuilles opposées et composées comprenant entre 7 et 15 folioles dentés d'environ 3 cm de large. Elles n'apparaissent qu'à partir du mois de juin donc après celles des autres arbres.
(6) Graines se présentant sous forme de grappes de samares marcescentes. Ces graines n'atteignent pas le milieu du fruit. NB: Les samares restent tout l'hiver sur l'arbre.
(7) Rameaux opposés décussés gris verdâtres.
(8) Bois blanc-jaunâtre, quelques fois rosé à l'état frais, à accroissements bien apparents.
(9) Confusions possibles avec le frêne oxyphylle (Bourgeons bruns roux et folioles moins larges), l'ailante (13 à 25 folioles au bord lisse), le sumac vinaigrier (11 à 31 folioles), le noyer du Caucase (folioles finement dentées).

Données autécologiques:

Écogramme

Espèce héliophile ou de demi-ombre

Légende
	Rare ou absent
	Présence moyenne
	Forte présence

Humus mésotrophe à mull carbonaté. pH basique à très peu acide.

Xérophiles

Mésoxérophiles

Mésophiles

De milieu frais

Hygroclines

Mésohygrophiles

Hygrophiles

Très acides

Acides

Assez acides

Peu acides

Neutres

Calcaires

Légende:

Optimum

Fréquence plus faible

Sylviculture:

- Essence très souvent utilisée en mélange avec l'Érable sycomore. Il est souvent planté à une densité de 1200 tiges/ hectare sur les plantations. Ces 2 essences s'accompagnent très bien car elles ont la même vitesse de croissance.
- Des dépressages précoces sont indispensables, le frêne ne tolérant pas la concurrence. On réalisera à cette fin des cloisonnements tous les 4 mètres.
- On cherchera à obtenir une densité finale de 60 à 80 tiges/hectare à l'âge de 60 ans.

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